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The speech of Mr. Barrot

Recent Developments at the level of the EU institutions

A) April 8, 2008 Hearing on crimes committed by totalitarian regimes Brussels, 8 April 2008

Reference: SPEECH/08/178 Date: 08/04/2008

Vice President Jacques Barrot
European Commissioner responsible for Justice, Freedom and Security


Speech on the occasion of the hearing on crimes committed by totalitarian regimes

Hearing on crimes committed by totalitarian regimes
Brussels, 8 April 2008

Je vous remercie de votre participation à cette audition sur les crimes commis par les régimes totalitaires.

Il s'agit d'un événement important. C'est la première fois qu'un véritable débat d'experts est organisé par l'Union européenne sur la question des crimes commis par les régimes totalitaires dans les Etats membres.

C'est avec un plaisir particulier que je prends aujourd'hui le relai du Vice-président Franco Frattini. C'est le devoir de tous d'avoir une vision globale de notre histoire et de nos tragédies.

Je voudrais dire que je suis personnellement convaincu que le totalitarisme est la négation de la personne.

Vous avez pris connaissance de la déclaration du Conseil des Ministres qui demande à la Commission d'examiner cette question. Pour répondre à cette demande nous avons besoin de vos connaissances et de votre expérience. C'est la raison pour laquelle la Commission et la Présidence du Conseil ont pris l'initiative de vous réunir.

Il s'agit aujourd'hui de vous écouter. L'objectif de cette journée est de mieux comprendre comment les Etats membres ont géré l'héritage des crimes totalitaires et quelles sont les méthodes et les pratiques qui ont été utilisées pour y faire face.

Les régimes totalitaires se caractérisent toujours par la violation des droits fondamentaux et des principes de la démocratie sur lesquels est fondé l'Union européenne. Les déportations, les massacres, les tortures, les traitements inhumains, les crimes de génocides, les crimes contre l'humanité, les crimes de guerre, le racisme, tous ces actes accompagnent les régimes totalitaires et sont la négation même de la dignité humaine, de la dignité de chaque personne humaine.

Face à cet héritage, comment assurer la reconnaissance de ces crimes et de leurs victimes? Comment établir la vérité, et la faire connaître, pour en tirer des leçons afin que cela n'arrive plus jamais? Le manque de reconnaissance ne peut qu'alimenter un sentiment d'injustice et ne peut que perpétuer la haine et les conflits à travers le temps. Je suis certain que vous aborderez ce matin toutes ces questions ainsi que celle de l'éducation des jeunes. Comment maintenir la mémoire de ces crimes auprès des jeunes? La transmission à travers les générations de la mémoire de ces crimes est une question essentielle.

Il faudra aussi examiner si les "anciens" pays membres de l'Union européenne sont pleinement conscients de l'histoire tragique de la plupart des "nouveaux" Etats membres. Une plus grande sensibilisation sur ce passé est peut-être nécessaire. L'expression "Votre passé est notre passé" devrait devenir un adage partagé par tous.

Un autre thème qui va retenir votre attention cet après-midi est celui de la réconciliation. La reconnaissance des crimes et la réconciliation doivent aller de pair. Il ne peut pas y avoir de réconciliation sans reconnaissance, et la reconnaissance sans la réconciliation empêche de construire un futur commun.

Les méthodes utilisées pour réaliser la réconciliation varient beaucoup selon les Etats membres. Les échanges qui auront lieu sur les différents outils de la réconciliation seront sans aucun doute très féconds pour nous tous.

L'Union européenne est un exemple vivant de réconciliation. Elle doit représenter une source d'inspiration et d'espoir pour tous les pays qui cherchent à surmonter les blessures et les souffrances du passé.

Mais, c'est à chaque pays de trouver sa propre voie pour gérer la mémoire, pour répondre aux attentes des victimes et de leurs descendants et pour parvenir à la réconciliation. L'Union européenne ne peut pas se substituer à ces processus nationaux.

Au-delà de son rôle d'exemple, l'Union européenne a peu de compétence pour agir dans ce domaine. Le rôle de l'Union ne peut être que de faciliter les processus en encourageant la discussion, en favorisant les échanges mutuels sur les expériences et les bonnes pratiques, en mettant les différents acteurs ensemble.

Pour conclure je voudrais vous assurer de la volonté de la Commission de jouer tout son rôle. L'organisation de l'audition d'aujourd'hui en est la manifestation concrète. La Commission analysera ensuite les informations reçues.

Face à la complexité et à l'importance de cette question, il est essentiel de ne pas brûler les étapes et de progresser pas à pas.

Comme il nous l'a demandé, nous feront rapport au Conseil deux ans après l'entrée en vigueur de la décision cadre. Un débat politique pourra alors avoir lieu si le Conseil le souhaite.

Aujourd'hui, il s'agit de mieux comprendre et de mieux se comprendre mutuellement.

C'est pourquoi, je vous remercie vivement de votre présence et de votre contribution pour nous éclairer sur le chemin de la vérité et de la réconciliation.


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